(ou) Une Bulle (d'air) in Paris

Archives de mars, 2010

La princesse et la grenouille


Après une longue période d’abstinence cinématographique j’ai (enfin) été voir la princesse et la grenouille!

Je suis (il faut bien l’avouer) le public type!

  1. J’adore les dessins animés
  2. J’ai vu TOUS les disneys petite (et même que le disney sortait toujours le jour de mon anniversaire et qu’on m’emmenait le voir, bref une vraie tradition ^^
  3. Je suis une fille
  4. j’adooooooooooooore tout ce qui est romantique (bah oui vu que ça existe pas dans la vie il faut bien rêver un peu ;-))

Alors autant vous le dire j’ai été séduite. On pourra reprocher à ce film de ne pas reproduire stricto sensu la magie des premiers disneys. Ce n’est pas totalement faux, c’est vrai. Mais cependant la magie fonctionne et est bien là! :)Et… (vais-je vous l’avouer…? Oui et bien … J’avoue… J’ai pleuré!) (mais je vous rassure, tous les enfants qui m’encadraient des 4 côtés n’ont pas versé une larme eux!!!)

Déjà ce disney revient aux sources de la tradition, dessins, musiques et chansons, loin des animations et 3D pour la « vieille » tradi que je suis c’est très agréable. Je me suis retrouvée plongée dan les dessins animés de mon enfance! Ensuite cette historie nous sort des traditionnelles histoires de princes et princesses. Un beau prince charmant qui s’avère être un fieffé incapable, ruiné qui cherche à faire un beau mariage, une princesse qui n’en est pas une mais qui a l’âme pure de la princesse idéale. Une histoire qui se déroule à la nouvelle orléans, entre vaudous, bayous et sorcellerie… Du sang neuf pour une ancienne recette! Et surtout des clins d’oeil en veux tu en voilà à nos référents  disney! La belle au bois dormant, cendrillon, taram et le chaudron magique, les aristochats, je ne pense pas me souvenir de tout et surtout je ne crois pas avoir trouvé toutes les références!

Bref un joli moment à passer….

Et qui de toute façon nous fait rêver et nous rappelle à quel point c’est bon d’avoir des rêves et de parfois y croire… un peu… 😉

La bande annonce :

Et la première chanson…


Une exposition : « Pierre Soulages » au Centre Pompidou


Bon comme d’hab’ j’ai honte! J’ai vu cette exposition il y a 10 jours, mais ceci expliquant cela expliquant ceci, nonobstant le fait que…. Ce petit billet n’arrive sur mon blog qu’aujourd’hui! Il faut dire qu’hier j’ai eu la révélation de l’année! Eh oui, j’ai réalisé que nous étions en mars! Oui, oui, rien que ça! Et là j’ai tilté que cette exposition finissant le 08 mars il fallait uno- que je me dépêche de vous en parler, segundo- qu’il fallait que je m’y dépêche d’y retourner, et tertio- qu’il fallait que je cours pour faire (et refaire) les autres expos finissant également le 08 mars…

Bref, si nous parlions un peu du sujet de ce billet? (oui c’est vrai parce que quand même!)

Soulages, quand j’ai vu l’affiche de l’exposition, je n’étais pas séduite. En très mauvaise élève je n’avais pas fait le rapprochement entre ses oeuvres et l’affiche (petite excuse : je ne connaissais pas sa tête avant) Et je dois vraiment vous avouer que moi et l’art contemporain, ce n’est pas d’emblée le grand amour! J’ai une mauvaise tendance à passer que l’art finit avec Matisse (qu’au demeurant j’adore!) . Je regarde l’art contemporain, je peux le comprendre, l’analyser, mais il n’en demeure pas moins que mon truc est plus l’archéologie et que je ne ressens souvent pas assez d’émotion en contact avec les oeuvres contemporaines (pas avec toutes je vous rassure, il y en a certaines que j’adore :)) Je n’avais donc pas l’intention de voir cette expo. Puis j’ai lu une, puis deux, puis trois critiques sur le net au sujet de cette expo. Et quelqu’un m’a donné envie d’y aller. Alors, j’y suis tout bêtement allée!  Et… Et là déjà ça a fait tilte dans ma petite tête de piaf!!! Mais oui! Soulages! Je connais!!!!

Ses oeuvres de « jeunesse » , sur papier, évoquent la calligraphie. Autant celles là je les connaissais bien, autant les suivantes m’étaient plus méconnues. Et la scénographie n’est pas pour rien dans mon engouement.

D’abord que je vous resitue un peu. Avec Soulages nous sommes en plein dans l’abstraction. aucun référent, si ce ne sont des référents personnels. On dit que l’art contemporain abstrait renvoie directement aux affects et à la théories de affects en psychologie. Ce que j’estime très vrai. Pour qu’une oeuvre fasse vibrer la corde sensible et déclenche l’émotion chez nous sans le support de la représentation, et donc de tout un imaginaire lié à cette représentation, il faut qu’elle entre directement en résonance avec ce quelque chose déjà présent au fond de nous. Bref, c’est normal de ne pas tout aimer en art contemporain, et c’est tout aussi normal de ne pas tout comprendre!

Né en 1919, il commence à peindre dans les années 40. Sa peinture est connue, reconnue et Beaubourg a commencé à exposer ses oeuvres en 1979.

Je vois ses premières oeuvres comme une gestation de son travail à venir. Quelque chose semble en suspens et comme inachevé dans ce travail.

La seconde partie de son travail présente des travaux de grand format ou le travail sur la matière commence et où le noir se mêle à des tons bleus ou bruns. Les magnifiques peintures présentes dans l’exposition ne sont bien sûr pas reproductibles, et il faudra aller les voir sur place, mais voici celle là pour vous faire une idée :

Couleurs et noirs se superposent créant dans un espace en deux dimension ,une tridimentionnalité! Le noir semble prendre vie, vibrer et faire ressortir la couleur de la toile et vice versa. Superposition de couleurs et de formes, le noir étant appliqué en bandes, en grands aplats avec des espaces de réserve. Quelque chose de très brut, très primaire, qui anime pourtant les toiles dans cette sobriété.

Ce qu’il y a d’absolument extraordinaire dans les toiles de Soulages c’est sa manière de traiter le noir. Autant vous dire que quand j’ai entendu parler de ses monochromes j’ai pensé Malévitch et Suprématisme et là j’ai eu peur! Que nenni. Ici, l’idée même est différente. Soulages parle d’Outrenoir. Chaque noir est différent. Mat, brillant, sobre, lumineux, il vit, vibre, semble parfois sortir de la toile et se détacher. Il sait faire vivre cette non couleur comme personne d’autre. Et jamais je n’aurais vu de peinture plus lumineuse! La dernière phase de son exposition montre ses monochromes noirs qu’il a lui même appelé « Outrenoir ». Mais là, la scénographie sert au mieux ses oeuvres. Un grand espace blanc où se balancent ses grands monochromes noirs. Pour la plupart on peut s’en approcher, les contourner, les voir se mirer et changer dans les reflets et jeux de lumière. Car les toiles changent en fonction de l’angle sur lequel vous regardez ces toiles. La lumière fait vivre et se reflètent dans ces toiles par jeux de reflets. Et les effets de matières apparaissent et décuplent ces effets. Stries, sortes de lacérations, jeux d’empreinte qui évoquent les sceaux des assyriens (et oui j’en reviens toujours à l’archéologie) , l’espace est vaste et on peut observer à loisir ces toiles. Et partout, ponctuant la visite, des phrases de Soulages qui qualifient ses toiles et son art nous guident et rythme notre circuit. Car jamais je n’ai lu un artiste qui qualifiait si justement et si simplement sa peinture. J’ai été saisie de sa clairvoyance. Et puisque c’est lui qui le dit le mieux :

« ce n’était plus
le noir qui faisait vivre la toile mais le reflet de la lumière sur les surfaces noires. Sur les zones striées
la lumière vibrait, et sur les zones plates tout était calme. Un nouvel espace : celui de la peinture n’est
plus sur le mur, comme dans la tradition picturale byzantine, il n’est pas non plus derrière le mur,
comme dans les tableaux perspectifs, il est désormais devant la toile, physiquement. La lumière vient
du tableau vers moi, je suis dans le tableau. En outre, la lumière vient de la couleur qui est la plus grande
absence de lumière. »

« C’est la lumière réfléchie par la couleur noire. J’ai inventé un mot pour expliquer
ce phénomène : c’est l’« outrenoir » »

« C’est un autre champ mental que celui du noir »

ENTRETIEN AVEC PIERRE SOULAGES, HANS-ULRICH OBRIST

Et pour finir … « La réalité d’une œuvre, c’est le triple rapport qui s’établit entre la chose qu’elle est, le peintre qui l’a produite et celui qui la regarde »
Car  « Ce qui importe au premier chef, c’est la réalité de la toile peinte : la couleur, la forme, la matière, d’où naissent la lumière et l’espace, et le rêve qu’elle porte ». On ne saurait mieux dire…

Alors… Vous n’avez pas encore compris? C’est à voir!!!! Foncez y vous n’avez que jusqu’au 08 mars!

Exposition Soulages

Centre Georges Pompidou

Jusqu’au 8 mars 2010

Métro Rambuteau

Tous les jours de 11 h à 21 h, nocturne jeudi jusqu’à 23h
Entrée 12 € (TR 9 €)